Les fameuses précieuses sont celles de Molière, les fameuses « Précieuses ridicules », mais on les rencontre même de nos jours, souvent dans des grandes sociétés, rien à foutre toute la journée et semer la discorde partout ! Savourez une 3ème partie de l’histoire qui reprend les grandes principes des précieuses ridicules façon corporate d’aujourd’hui 🙂
Pour revivre les moments forts 🙂 la 1ère partie et la 2ème partie sont toujours en ligne !
En deux mots :
« Pourquoi je ne suis pas manager ? »
Un(e) très connu(e) anonyme Tweet
Son journal intime (la suite…)
Tous les jours, après le déjeuner, Aronce disait à tous « C’est parti mon kiki ! » pour les motiver et surtout pour se motiver elle-même à commencer le travail mais elle n’y arrivait pas, des milliers de pensées et des souvenirs la submergeaient et « bien sûr » elle les partageait avec tous. Il est vrai, elle parlait beaucoup, mais c’était « tellement » intéressant ce qu’elle disait ! C’était mieux de parler au lieu de travailler, de toute façon les deux prestataires et le stagiaire faisait le travail !
Elle se plaignait aussi qu’ils étaient coupés du monde extérieur car ils n’avaient pas accès à beaucoup de site externes. Par exemple Eliane lui disait qu’elle avait qu’un accès limité à ses emails et Aronce elle-même n’avait même pas accès à son site favori de ventes privées. Heureusement pour soulager l’air lourd du bureau, Aronce continuait à sortir tous les jours pour déjeuner à l’extérieur. Mais malheureusement un jour elle a eu un accident au restaurant où elle était allée avec Eliane pour déjeuner. Elle était tombée et s’était tordue sa cheville. Eliane était vraiment très compatissante à sa situation et elle l’avait aidé à monter au bureau et lui avait suggéré d’aller voir un médecin. Elle était allée à l’infirmerie, et finalement, elle avait quitté le bureau le jour même. Son médecin l’avait arrêtée et elle avait décidé d’essayer de faire reconnaitre son accident comme accident de travail, car si elle réussissait l’indemnité d’absence serait supérieure ! Elle savait dès le début que cela ne serait jamais accepté car elle était dans un établissement autre que la cantine mais comment faire au mieux pour embêter la direction ?
Eliane pendant le temps qu’Aronce était « souffrante » a senti dans l’air une volonté qu’elle prenne la place d’Aronce mais elle n’a pas voulu jouer le jeu car elle était élevée autrement. Pour Eliane prendre la place de quelqu’un même s’il est nul n’était pas éthique. Si la direction avait des plans pour Eliane, elle devait lui faire une proposition claire et nette ; alors elle a insisté pour qu’Aronce continue à participer aux réunions du lundi matin pour qu’elle « garde le contact » durant sa longue absence. Aronce était très embêtée de participer à ces réunions mais elle n’avait pas le choix. Elle participait alors aux réunions et bien sûr elle ne pouvait rien faire, alors tout le travail était tombé sur Eliane car entre temps la deuxième prestataire était partie. Eliane a fait en sorte que le travail avance même à petit pas et même si le volume était énorme mais travailler c’était son truc à Eliane.
De retour au travail Aronce a commencé à reprendre ses habitudes mais elle avait senti qu’il y avait une volonté qu’Eliane prenne sa place ! Au début elle a un peu paniqué mais après avoir vu qu’Eliane restait toujours sympathique et très compatissante vis-à-vis d’elle, elle était rassurée. « Elle est vraiment très gentille cette Eliane » elle pensait, et quoi dire de sa mère qui l’a gâtée comme personne en lui donnant le panier d’enfance d’Eliane rempli de chose à manger et d’herbes précieuses ! Elle était rassurée ! Eliane n’allait jamais la trahir ! Les ennemis étaient ailleurs.
Mais cela n’a pas duré. De retour au travail et après un arrêt maladie un peu tumultueux, elle commence à nouveau à avoir des arrières pensés vis-à-vis d’Eliane. Certes elle se confie à elle car elle sait qu’Eliane va jamais la trahir mais elle se sent mal-à-l’aise. Vous voyez la période où Aronce était à la maison était assez dure pour elle, au moins ceci est ce qu’elle a dit à Eliane. Elle était obligée de rester tout le temps à maison, car elle ne pouvait pas bouger trop, avec les enfants et surtout son mari. Elle détestait son mari, elle le trouvait macho, et il l’obligeait de rentrer à son pays d’origine pour les vacances et subir son père. « Certes », elle pensait souvent, « il nous nourrit mais il est incapable de laisser son travail en dehors de la maison » alors elle le détestait de plus en plus. Des pensées de divorce avaient commençait à envahir sa tête. Elle l’a même annoncé à Eliane « je veux divorcer », « j’ai mon travail et il sera obligé de payer pour les enfants ». Eliane a essayé de la ramené au bon sens, elle lui a dit que les commerciaux sont des féroces négociateurs alors il fallait qu’elle se préparait bien avant de mettre en place quoi que ce soit. Mais Aronce était trop sure d’elle, elle voulait rien entendre, elle était sure qu’elle allait y arriver. Comme elle était sure d’elle au travail car elle savait trouver les bons prestataires pour faire le boulot et ça c’était l’essentiel.
La vie au bureau avait commencé à reprendre son rythme après le retour d’Aronce et même si Eliane avait réussi à tenir son service durant son absence et garder sa position intacte, Aronce avait commencé à se sentir de plus en plus mal-à-l’aise car elle réalisait qu’elle était complètement incompétente devant les capacités techniques et relationnelles d’Eliane. Elle a essayé alors de se rendre un peu plus agréable par rapport aux anciens collègues et aux nouveaux recrus de Bernard. Elle a même essayé d’aller déjeuner avec eux à la cantine avec Eliane pour adoucir l’atmosphère car en effet elle n’était pas appréciée par tous comme elle pensait. Au fait beaucoup de ses collègues, du même service ou d’autres, pensait qu’elle était feignante et complétement incompétente mais la direction était complétement coincée car le travail devait être fait et ils n’avaient pas le temps de s’occuper des gens incompétents comme Aronce dans l’urgence qui demandait que le travail soit fait coute que coute ! Parce que peut-être vous ne le savez pas mais en France pour licencier quelqu’un il faut monter un dossier et alors cela demande beaucoup de temps et de ressources pour s’en occuper. Par conséquence Aronce restait à sa place et Eliane faisait tout le travail, cela arrangeait tout le monde sauf Eliane qui commençait à se fatiguer de plus en plus ; mais cela n’intéressait personne, elle n’était qu’une prestataire et en France souvent on s’en fout des prestataires et de leur bienêtre, les prestataires sont souvent traités comme des êtres inferieurs même s’ils font tout le travail.